Appareils de loterie vidéo: Les ratios de Loto-Québec dépassés à Richelieu
LOTERIE. La ville de Richelieu compte un nombre élevé d’appareils de loterie vidéo (ALV) par 1000 habitants, comparativement aux autres villes du Québec, selon des chiffres révélés par La Presse +. La ville de 5500 habitants compte 20 appareils, répartis
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Le ratio de 3,6 appareils pour 1000 habitants dépasse donc les normes régies par Loto-Québec, qui sont de 2/1000. La société d’État estime que si le nombre de machines à sous est plus élevé à Richelieu, c’est parce que les ALV y ont été installés avant l’instauration des normes actuelles, en 2011.
«Les bars qui en avaient déjà ont pu conserver leur droit acquis», affirme le directeur corporatif des affaires publiques, des relations de presse et des médias sociaux de Loto-Québec, Patrice Lavoie.
Richelieu dépasse aussi le quota d’établissements contenant des ALV sur son territoire. La norme de Loto-Québec suggère un maximum de deux établissements par 5000 habitants, alors que Richelieu possède un ratio de 2,74.
«Je trouve ça aberrant de voir qu’il y autant de machines que ça et que ça marche, affirme le maire de Richelieu, Jacques Ladouceur. Même si la Ville s’oppose, c’est Loto-Québec qui donne les permis, ce n’est pas nous. Cependant, ce n’est pas parce que tu l’interdis qu’il n’y en a pas.»
En voie de diminution
Quand la société d’État a pris le contrôle des ALV en 1993, leur nombre se chiffrait à 25 000 sur le territoire du Québec. Aujourd’hui, ce chiffre a fondu de moitié, atteignant 11 670 appareils.
«Ce qu’on veut, c’est qu’à long terme, on tende vers le respect de nos ratios, explique Patrice Lavoie. Si un nouveau bar voulait s’en procurer, il ne pourrait pas et si un bar existant désire en retirer, les appareils ne seraient pas remplacés.»
Intervention de la Ville
Richelieu a pris certaines mesures pour limiter le nombre de bars sur son territoire.
«On a restreint le nombre d’endroits où l’usage d’un permis d’alcool peut être possible, lors du dernier plan de zonage, il y a un an ou deux, relate Jacques Ladouceur. Ce faisant, on a restreint le nombre d’endroits où des machines à sous peuvent être implantées.»
Le maire a aussi jonglé avec l’idée de limiter le nombre de personnes pouvant rester dans un bar en même temps, mais a rejeté l’idée.
«Est-ce que ça vaut la peine de restreindre le nombre de personnes sur le plancher? se questionne le maire Ladouceur. Je prends par exemple le L’obby, ils font des soirées d’humour le mardi. Ça fonctionne, les gens ne vont pas là pour jouer aux machines à sous.»
Les tenanciers suivent les règles
Les propriétaires d’établissements qui disposent d’appareils de loterie vidéo affirment se conformer aux règles de Loto-Québec.
Du côté du L’obby bar sportif et du bar Le Lucky, le propriétaire, Lewis Bélanger, se contente de déclarer qu’il suit les règles de la société d’État et que les machines étaient déjà installées lorsqu’il a fait l’acquisition des deux bars.
Le propriétaire du bar de danseuses TD, le troisième établissement à Richelieu qui possède des machines, a préféré ne pas commenter.
Normes de Loto-Québec
Quatre critères régissent le nombre d’appareils de loterie vidéo par municipalité. Si les deux premiers, celui d’ALV par 1000 habitants et d’établissements par 5000 habitants, dépassent les normes de Loto-Québec, les deux autres sont respectés sur le territoire de Richelieu.
«Il y a deux critères socio-économiques importants, affirme M. Lavoie. Tout d’abord, le revenu moyen des ménages doit être supérieur à celui de la province. Le deuxième, c’est le taux des ménages à faible revenu.»
Dans ces deux catégories, Richelieu respecte les règles. Le revenu total moyen des ménages, selon l’Enquête nationale auprès des ménages de Statistique Canada, se situe 71 184$. Ce nombre demeure nettement supérieur à la moyenne provinciale de 66 205$.
Pour ce qui est du pourcentage de ménages à faibles revenus, encore une fois, Richelieu se classe mieux que la moyenne du Québec. 12,8% des ménages de Richelieu sont considérés à faibles revenus, comparativement à 16,7% à la grandeur de la province.