L’école Jacques-De Chambly déploie les outils pour apaiser la faim
L’école Jacques-De Chambly (JDC) emploie les outils à sa disposition pour faire en sorte que le moins d’élèves possible se retrouvent le ventre vide.
L’école a notamment ciblé certains élèves dans le besoin. Elle leur procure les repas gratuitement en utilisant l’aide alimentaire ou le programme J’ai faim à tous les jours, dont la mission est d’offrir des repas chauds et des collations aux enfants démunis des neuf écoles primaires et de l’école secondaire des municipalités de Chambly et Carignan. L’an dernier, 17 élèves avaient été sélectionnés par l’école JDC.
« Parfois, ce sont des parents qui nous demandent de l’aide. D’autres fois, on observe les boîtes à lunch et des repas sont manquants. On appelle donc le parent en lui disant que l’on peut lui offrir ce service », explique Julie Leclair, technicienne responsable du service de garde de l’école.
Elle confirme qu’en majorité, les parents accueillent positivement la proposition. Le programme a été mis sur pied par Serge Allaire, illustre bénévole chamblyen.
Le retour du berlingot
En utilisant une mesure gouvernementale à hauteur d’environ 20 000 $, l’école a payé, l’an dernier, le service de traiteur des élèves ciblés. « Nous avons réalisé qu’il était difficile de cibler les besoins réels des élèves. On s’est rendu compte qu’il y avait des parents qui profitaient un peu de la situation pour ne pas avoir à faire de boîte à lunch », mentionne Pascale Doyon, directrice de l’école.
Elle soulève également que des élèves ont verbalisé le besoin de recevoir un repas fait par leur parent. « Moi aussi, j’ai le goût que mon parent prenne le temps de me préparer quelque chose », rapporte Mme Doyon à titre de mots d’enfants.
Cette année, l’école a donc décidé de s’orienter davantage vers une offre pour l’ensemble de ses élèves. Elle a choisi de faire revivre la tradition du berlingot à l’école. « Au-delà de l’aliment, il y a un aspect affectif et rassembleur à cette tradition », conviennent Mmes Leclair et Doyon. Être la personne responsable de livrer les berlingots en classe, faire la causerie à ce moment de partage collectif, avoir une permission spéciale d’apporter une saveur pour chocolater le lait pour la fête de Pâques ou de l’Halloween, etc., font partie de l’exercice. Une solution de rechange sera offerte aux enfants vivant, quant à eux, une intolérance ou une allergie.
Julie Leclair assure toutefois que les élèves qui avaient vraiment besoin que le service de traiteur leur soit payé par l’école ne seront pas abandonnés. Trois repas sur cinq jours d’école seront encore déboursés par l’établissement. Les deux autres journées devront être comblées par les parents.
Nourriture au cœur des apprentissages
L’école entend pousser des apprentissages sur la production de lait, et différents autres thèmes alimentaires seront abordés. Des ateliers de cuisine et de l’accompagnement en lien avec des repas sains, relatifs à la politique alimentaire et le guide canadien, seront mis en place. Certains groupes et classes du service de garde ont intégré des parents dans le cadre d’ateliers culinaires. Outre l’apprentissage de la cuisine santé et diversifiée, les ateliers sont également devenus un prétexte pour intégrer de la matière, notamment des notions de mathématiques.
Également, l’école distribuera des aliments frais des producteurs de la région tout au long de l’année à l’ensemble des élèves. En ce sens, elle entend s’inscrire au projet Pour des aliments québécois dans nos écoles 2023 – 2025. Pommes et maïs ont d’ailleurs été fournis par des producteurs locaux dans le cadre d’événements s’arrimant à la rentrée scolaire.
Collations fournies
Des collations sont présentes dans toutes les classes afin de pallier les besoins des élèves qui n’en ont pas dans leur boîte à lunch. « De cette façon, nous nous assurons de fournir minimalement deux collations santé par jour », indique Pascale Doyon.
Sur l’échelle de défavorisation, l’école Jacques-De Chambly est évaluée à 5 sur 10. Pascale Doyon affirme travailler avec une clientèle « soit très riche, soit très pauvre ».
Elle rappelle toutefois que ce n’est pas parce que le parent est riche que le besoin affectif de l’enfant est nécessairement comblé et qu’il ne vit pas de carences. Ayant œuvré dans plusieurs écoles appartenant à un autre centre de services scolaire, parfois cotées à 10 (plus haut de défavorisation), elle avance situer l’école Jacques-De Chambly plutôt à « 7 ou 8 au niveau des besoins ».