27 ans de transformations à la bibliothèque de Chambly
Carole Mainville Bériault a vu la bibliothèque de Chambly se transformer sous ses yeux dans les 27 dernières années avec l’arrivée de l’informatique et d’internet. Le Journal de Chambly s’est entretenu avec elle avant qu’elle ne mette la clé à la porte pour une dernière fois avant la retraite.
« J’ai commencé un 1er mai. Je me souviens que dans leur horaire, je devais travailler le samedi précédent, mais ils avaient oublié de me le dire, alors je n’ai pas travaillé », se remémore-t-elle en riant.
À ce moment-là, la bibliothèque était située sur la rue Martel et elle était divisée en deux : les adultes et les enfants. Il fallait avoir une carte de bibliothèque pour chacune des sections.
En 1990, année du début de son mandat comme responsable, la bibliothèque possédait quelque 17 600 documents.
« En août, on a déménagé à l’emplacement actuel, je devais faire tout un ménage dans la collection de livres de la bibliothèque et regrouper les deux services pour n’en faire qu’un seul. Il a fallu que je place tout le rayonnage et je n’avais même pas de bureau. J’avais des paravents pour faire mon bureau », raconte-t-elle.
Elle a dû également refaire tout le système de prêt aux usagers puisque le système qui était en place ne permettait pas de retracer les bons titres avec le bon emprunteur.
« C’est sûr que la gestion était plus familiale si on veut. J’avais un couple qui venait chercher La Presse et qui retournait la lire à la maison. Je sais que ce n’était pas pour mal faire et que c’était alors permis, mais j’ai dû mettre des règles plus serrées et demander que l’on consulte ce journal sur place », affirme-t-elle.
Informatique
Les premiers ordinateurs ont fait leur entrée à la bibliothèque chamblyenne en 1991. « C’est grâce à la Corporation du 325e anniversaire de la Ville de Chambly qu’on a eu quatre ordinateurs pour nos usagers », se rappelle Mme Mainville Bériault.
Chambly était alors une des premières villes à offrir un tel service au Québec. L’informatisation en soi de l’institution a pris quelques années.
« On a réussi à informatiser la bibliothèque en 1994. C’était un sujet électoral à l’époque, ce qui nous avait retardés dans le processus, mais on a finalement pu aller de l’avant et on a toujours le même fournisseur de logiciel », détaille-t-elle.
Le 6 juin, l’établissement municipal faisait l’inauguration officielle du logiciel. La bibliothèque est informatisée.
En 2001, la fondation Bill et Melinda Gates avait lancé un programme de dons pour doter des bibliothèques situées dans un secteur défavorisé d’équipement informatique.
« On remplissait les critères de sélection, on a eu quatre ordinateurs, une imprimante, un serveur et quatre casques d’écoute. On a été chanceux », s’exclame la responsable de la bibliothèque.
L’accessibilité grandissante à internet a aussi amené son lot de changements à la bibliothèque. « On a dû adapter notre collection en conséquence. Avant on avait beaucoup d’ouvrages de référence. Les gens venaient ici pour chercher des livres pour apprendre à réparer leur tondeuse. Maintenant, ils cherchent ces informations sur le web. On a donc choisi d’offrir un autre type d’ouvrages et de services », déclare-t-elle.
Rôle
La bibliothèque n’a pas seulement un rôle culturel à jouer, mais également un rôle communautaire selon Mme Mainville Bériault. C’est avec cette pensée qu’elle a mis en place divers programmes à la bibliothèque comme le Prêt à porter qui consiste à aller porter des livres directement chez les personnes qui sont à mobilité réduite.
Il y a également Génération branchée, où des jeunes du programme d’éducation international de l’école secondaire donnent des petits tutoriels aux personnes plus âgées qui ont de la difficulté avec la technologie.
« Dès que je voyais qu’un programme intéressant arrivait dans les bibliothèques, je m’assurais qu’on puisse l’offrir chez nous. Les livres numériques, j’aurais aimé que ça rentre avant, mais il y a des considérations administratives avec l’arrivée de la nouvelle bibliothèque qui m’en ont empêchée », confie la bibliothécaire.
Départ
Même si elle a encore mille projets en tête, Carole Mainville Bériault est prête à prendre sa retraite. « J’ai tellement une équipe super ! Je me dis qu’il reste tellement de beaux projets à faire, mais je veux passer le flambeau. Je me dis aussi qu’avec quelqu’un de plus jeune, avec plus d’énergie, ça va se faire encore plus facilement », déclare-t-elle.
Même lorsqu’elle quittera la bibliothèque, elle ne sera pas très loin des livres. « J’ai comme projet de lire, lire et lire ! J’ai vu passer tous les ouvrages entre mes mains, mais je n’avais pas le temps de les lire. Je compte me rattraper, maintenant que j’ai tout mon temps », dit-elle en riant.