26 ans après Polytechnique: Claude Colgan pleure toujours l’assassinat de sa sœur

DRAME. Claude Colgan, qui habite aujourd’hui Marieville, appréhende pour une 25e fois le triste anniversaire du décès des 14 victimes de Polytechnique. Sa sœur aînée, Hélene Colgan, est l’une des femmes assassinées par Marc Lépine le 6 décembre 1989.

Claude Colgan se souvient encore de cette soirée passée à regarder la télévision avec ses parents à attendre les dernières nouvelles concernant sa sœur, qui ne donnait toujours pas de nouvelles, plusieurs heures après ce drame, cette tuerie vécue en direct par tous les Québécois.

« Quand j’ai croisé le regard de mon père ce soir-là, j’appréhendais le pire », raconte Claude Colgan, qui avait alors 19 ans. « Mes parents ont dû se rendre à l’école en pleine nuit pour finalement apprendre la mort de ma sœur ».

Aujourd’hui, Claude Colgan se sent toujours triste et un peu enragé. « C’est comme si on assassinait Hélène à chaque année ». Il considère, qu’au fil des ans, les groupes de femmes et la coalition pour le contrôle des armes à feu se sont servis de cet événement pour mousser leurs intérêts. « Dès le lendemain, la mort d’Hélène ne nous appartenait plus ». Blessé, Claude Colgan a épluché les nombreux rapports de coroners au sujet de cette tuerie pour savoir si sa sœur avait souffert dans cette classe, qui était devenue, l’espace d’un moment, un véritable « peloton d’exécution ». « Des jeunes femmes sont mortes avec 7 et 8 balles, alors qu’Hélène a reçu un projectile à la tête ».

Défenseur des armes

Aujourd’hui, Claude Colgan milite pour l’ACAF, l’Association canadienne pour les armes à feu. Ils sont environ 8 000 membres au Québec, qui souhaite une plus grande liberté pour les propriétaires d’armes à feu.  Il est contre la loi C-68 et le registre des armes à feu. Il croit que si sa sœur avait eu accès à une arme au moment du drame, elle aurait survécu. « Hélène devait prendre des cours de tir quelques mois avant la tragédie », raconte Claude Colgan.

Il reste toutefois sensible aux nombreuses fusillades, notamment celles organisées ces temps-ci par des groupes terroristes. « Ça vient me chercher. Ça m’enrage de voir que 26 ans plus tard, les gens se font encore massacrer sans avoir la possibilité de se défendre ».