2 000 unités à construire sur le site de la carrière
Luc Poirier, administrateur de l’entreprise Développement Carignan inc., annonce sur son site Web un éventuel projet mixte de plus d’un milliard de dollars de 3 000 logements à Carignan.
L’entrepreneur a acheté des mains de Gestion Désourdy inc. deux lots sur le site de la carrière à Carignan, en février dernier. Puis, au mois de mai, Développement Carignan inc. a demandé au ministère de l’Environnement un certificat d’autorisation pour la restauration de la carrière avec des sols A-B, sols pouvant être utilisés comme matériaux de remblayage et de remplissage sur des terrains à vocation résidentielle en voie de réhabilitation, commerciale et industrielle. « C’est la Ville qui décide de son développement sur le territoire et non pas un promoteur qui va en faire l’annonce sur sa page », émet d’emblée Patrick Marquès, maire de Carignan. « Ce qui est prévu au Programme particulier d’urbanisme (PPU) de la Ville, c’est un développement permettant 2 000 unités dans cette zone », réoriente-t-il.
Échange de terrains
Un troisième terrain sur le site de la carrière est exploité par Eurovia Québec. La Ville est actuellement en discussion avec la compagnie afin d’acquérir le terrain contre celui, municipal, du chemin Bellevue, où niche l’ancien hôtel de ville. M. Marquès précise qu’avant que toute forme de construction ne soit possible sur le site de la carrière, l’échange de terrains entre la Ville et la compagnie doit avoir eu lieu et Eurovia devra être fonctionnelle éventuellement en son nouvel emplacement sur Bellevue. Il faudra aussi démanteler le plan d’asphalte du site de la carrière et réhabiliter les sols. Il évalue l’échéancier de ces étapes dans une perspective prenant au moins de trois à quatre ans. « C’est pas demain la veille. Un projet de développement de 2 000 unités, ça s’étale sur plusieurs années ensuite », situe le maire, qui cite comme exemple Le Riviera, dans Carignan-sur-le-golf, qui a nécessité environ 12 ans pour y ériger 400 unités.
Circulation
L’heure de pointe sur la 112, à la hauteur de Carignan, n’est pas de tout repos. « Les routes ne permettent pas d’accueillir au bas mot 2 000 ou 3 000 nouveaux résidants, la 112 étant constamment congestionnée et dont l’élargissement est réclamé sans action du gouvernent provincial », remarque Stéphanie Lefebvre, conseillère municipale du troisième district. Dans le plan de mobilité, le maire parle de la politique de gestion de circulation. Parmi les solutions existantes, il nomme la nouvelle desserte du transport en commun qui entrera dans le secteur Désourdy pour diriger les gens vers le REM. Le boulevard de la Mairie, menant à la patinoire réfrigérée, est aussi nommé en guise de solution envisagée pour permettre l’accès à cette nouvelle portion de développement, allégeant le chemin de la Carrière. Le chemin de la Mairie est emménagé aussi pour le passage des poids lourds advenant que le projet de Développement Carignan inc. se concrétise.
Eau potable
Stéphanie Lefebvre soulève l’état de l’approvisionnement en eau potable. « L’usine d’eau de Carignan est à capacité maximale et ne permettrait pas d’approvisionner ces unités supplémentaires », souligne-t-elle en mentionnant les problèmes de faible pression rencontrés par des citoyens de son district cet été. « La capacité de l’usine d’eau est capable de suffire à la demande actuelle et pour d’autres unités, même. Le maire pointe du doigt la période de sécheresse estivale, où une surutilisation d’eau a affecté le réseau », rétorque le premier magistrat. En limitant l’arrosage sans l’interdire, il mentionne qu’en période de pointe, des gens ont utilisé plus d’eau que l’usine pouvait fournir. Patrick Marquès souligne le règlement des frais de croissance qui fera en sorte qu’un nouveau développement comme celui de la carrière forcera les nouveaux arrivants à contribuer, par une somme d’argent, à l’agrandissement des installations nécessaires pour l’alimentation en eau, entre autres.
Consultation citoyenne
Stéphanie Lefebvre se réfère à des travaux similaires, par le même promoteur, effectués à la carrière de La Prairie et causant des inconvénients. « Il va sans dire que les citoyens n’ont pas été consultés au sujet de ce projet. Pourquoi la Ville a-t-elle agi dans le plus grand secret? », questionne-t-elle. « Dès qu’il y aura un projet de déposé, il sera soumis au conseil municipal. Si des aménagements nécessitent l’approbation des citoyens, ils seront consultés », dit le maire. « En somme, si ces informations avaient été dévoilées, j’aurais demandé un moratoire sur le développement dans son ensemble, le temps de planifier adéquatement et de réviser le projet dans l’intérêt des citoyens », termine Mme Lefebvre.