Des centaines de poissons morts dans la rivière L’Acadie
À la fin du mois de juillet dernier, plusieurs centaines de poissons morts flottant à la dérive ont été aperçus par des citoyens dans la rivière L’Acadie, à Carignan. Une substance blanchâtre a été repérée dans le même secteur, au même moment.
Urgence-Environnement (U-E) a reçu plusieurs signalements entre le 26 juillet et le 1er août concernant une mortalité de poissons dans la rivière L’Acadie, entre la route 112 à Chambly et Grande Allée, à Carignan.
Suivant ces signalements, une intervenante d’U-E et une autre de la faune se sont rendues sur place. Le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs indique qu’au moment de l’intervention, des données physicochimiques, telles que le pH, la température et le taux d’oxygène de l’eau de la rivière ont été prises à deux endroits distincts.
Des échantillons d’eau ont aussi été prélevés à la rivière, les 26 et 28 juillet, aux fins d’analyse plus complète. Les résultats de ces échantillonnages sont en cours d’analyse.
Éclaircir les circonstances
À la lumière des signalements reçus, le Ministère a effectué des démarches pour tenter d’éclaircir les circonstances de cette mortalité de poissons. « Il s’agit d’un processus d’inspection et de vérifications qui ont été menées pour tenter d’identifier la source, comprendre les circonstances de cette mortalité et vérifier si un manquement de nature environnementale avait eu lieu », résume le Ministère. L’organisme ne connaît pas la cause pour le moment, mais il avance au journal que « c’est fort probablement quelque chose qui est environnemental qui a intoxiqué les poissons ». L’organisation gouvernementale évoque qu’en raison des fortes pluies, des dépôts se trouvant au fond des égouts pourraient avoir été transportés vers le milieu naturel.
Substance blanche
Une substance blanche a été repérée dans la même zone que les poissons morts. « Selon les images que nous avons en main, les poissons sont en état de décomposition avancée. La dégradation des tissus peut dégager certaines substances, ce qui expliquerait la substance blanche que l’on voit autour des poissons sur le site où ils ont été trouvés », avance le Ministère.
Cependant, les poissons sont morts en amont et ont dévalé la rivière avec le courant. « La substance blanche n’est donc pas la cause du décès des poissons », renchérit le Ministère.
Un poisson moribond
En complément, un poisson moribond (poisson toujours en vie, affecté par une cause, mais mourant) a été prélevé à la hauteur du club de golf Pinegrove Country Club et transmis au Centre québécois sur la santé des animaux sauvages, affilié avec la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, pour en analyser des causes du décès. Le rapport de nécropsie mentionne que la cause de cette mortalité massive de poissons est non déterminée, mais qu’elle serait vraisemblablement d’origine environnementale.
Plusieurs espèces
Les centaines de poissons touchés, trouvés sur les deux rives, seraient de toutes tailles et concerneraient au moins sept espèces différentes. Principalement, il s’agit de chevaliers blancs, de meuniers, d’achigans, de perchaudes, de crapets de roche, de crapets-soleils et plusieurs espèces de cyprinidés.
Source inconnue
Le Ministère affirme que, pour le moment, les vérifications effectuées n’ont pas permis d’identifier la source, mais il semblerait que la contamination ait été ponctuelle et que la vie aquatique ait repris normalement dans la rivière. Quant aux conséquences pour d’éventuels fautifs, « il serait prématuré de s’avancer à ce sujet, considérant que la source n’a pas été identifiée », indique-t-il.
De manière générale, pour orienter ses actions lorsqu’il constate un manquement aux lois environnementales, le Ministère se base sur sa Directive sur le traitement des manquements. L’organisme oriente les dossiers selon l’évaluation de la gravité objective d’un manquement. Ainsi, le Ministère dispose d’un éventail d’actions possibles.