Environnement

Environnement : unis pour le Richelieu

Des acteurs des mondes touristique et environnemental se réunissent pour définir une stratégie quant au sort de la rivière Richelieu. L’objectif est de trouver une cohabitation durable concernant l’écosystème et la fréquentation récréotouristique de l’endroit.

La rivière Richelieu séduit par bien des attraits, que ce soit à Chambly, à Saint-Mathias ou à Carignan.

« L’écosystème est particulier grâce en partie à la présence du chevalier cuivré, uniquement présent de Chambly à Sorel, précise Sylvain Lapointe, directeur général du COVABAR, organisme chargé de valoriser le bassin de la rivière. C’est d’ailleurs pour cela que son seul site de reproduction connu, localisé au refuge Pierre-Étienne-Fortin, est protégé du 20 juin au 20 juillet. »

« Je crains beaucoup moins de me baigner dans la rivière aujourd’hui qu’il y a 40 ans. » – Sylvain Lapointe

Néanmoins, l’intégrité de cet équilibre pourrait être fragilisée par les habitudes de l’homme. « La situation s’améliore, mais les menaces restent présentes, tempère le directeur général. Nous avons constaté beaucoup d’améliorations sur ces vingt dernières années en termes d’agriculture, de pollution urbaine ou des ruisseaux au sein des villes. Parfois même, on entretient avec trop de zèle au lieu de laisser faire la nature. »

Sylvain Lapointe vise encore pourtant quelques améliorations à amener. « La surverse perdure. Elle peut durer trois minutes ou plus, mais les municipalités sont conscientes du problème et travaillent à leurs réseaux d’égouts. Mais je peux vous affirmer que je crains beaucoup moins de me baigner dans la rivière aujourd’hui qu’il y a 40 ans. L’épuration s’est accrue. »

C’est dans ce contexte que le projet environnemental et touristique est né. Il vise à implanter des accès à l’eau pour la population en respect des milieux naturels. Le calendrier d’actions s’échelonne jusqu’à l’été 2024 et a pour but de valoriser le potentiel récréotouristique de la rivière.

Prévenir sur la biodiversité

« C’est un projet en tourisme durable qui passe par la protection de l’environnement et un partage équitable du cours d’eau pour tous les types d’utilisateurs, souligne André Bélanger, directeur de la Fondation Rivières, partenaire du COVABAR sur cette opération afin d’apporter son expertise en termes d’analyse de qualité d’eau. Un des objectifs est de mettre en commun les connaissances sur les milieux sensibles afin de les faire connaître et de mieux protéger la biodiversité. »

Les élus de la MRC de la Vallée-du-Richelieu ont signé, le 21 septembre dernier, une déclaration d’engagement pour la protection et la pérennité de la rivière Richelieu qui lui reconnaît une richesse culturelle et patrimoniale. Un geste appuyé par la mairie de Chambly lors du dernier conseil municipal. « C’est une belle déclaration d’amour des élus à la rivière, sourit Sylvain Lapointe. C’est un projet-pilote de concertation ambitieux, qui a le potentiel de devenir un modèle pour les autres régions du Québec. »

Sous le regard du gouvernement

D’ailleurs, le gouvernement du Québec a les yeux rivés sur le Richelieu pour voir quelle suite donner à cette initiative. « Le tourisme responsable et durable est plus qu’une simple tendance : c’est le tourisme de l’avenir, assure Caroline Proulx, ministre du Tourisme. Notre industrie est de plus en plus mobilisée pour en intégrer les principes dans ses pratiques, et ce projet le démontre parfaitement. »

Afin de confirmer l’entente entre l’écologie et l’économie, Benoît Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, est aussi enthousiaste. « Ce projet s’aligne parfaitement avec les objectifs de notre Plan pour une économie verte 2030, qui vise à outiller le secteur économique et les entreprises dans leur processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques. » Les premiers travaux ne devraient pas tarder.